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Ces photos retracent les regards qu’ont portés sur moi les Indonésiens au cours de quatre voyages d’environ deux mois que j’ai fait là-bas, en 1997, 1998, 1999 et 2005.

Mon premier séjour en Indonésie, sur l’île de Java, m’a fait découvrir des cultures et des traditions qui m’ont immédiatement fasciné.

Plus particulièrement le pencak silat -l’art martial national- et les combats de béliers, très populaires à Java ouest, qui sont pour les participants et le public l’occasion de fêter l’événement par la musique et la danse.

La place faite au pencak silat m’a permis de mieux entrevoir l’importance du spirituel dans leur quotidien.

Cette pratique sportive aux gestes souples et gracieux mais à l’efficacité redoutable m’a ensuite guidé tout au long de mon voyage dans la perspective de mieux comprendre leurs coutumes.

J’ai entrevu un peuple uni, mais très diversifié, des gens curieux et hospitaliers.

Mais l’obstacle de la langue me paralysait pour approfondir la découverte de ce pays.

En 1998 je décidais d’y retourner avec comme objectif notamment, de filmer les béliers.

Basé à Yogjakarta (Java Centre) pour apprendre la langue et pratiquer le pencak silat, je faisais toutes les semaines des aller-retour pour filmer les béliers, armé d’une caméra super 8, de mon appareil photo et d’un enregistreur.

Puis je parcourais le pays d’Ouest en Est pour m’imprégner de la vie Indonésienne.

La situation avait quelque peu changé depuis 1997. La crise économique et sa gestion par le FMI avaient considérablement appauvri le pays, tout juste libéré du joug de son « président depuis 30 ans », le dictateur Suharto.

En 1999, la misère semée par la crise provoqua de nombreuses explosions de colères envers les symboles du pouvoir et de l’argent, mais aussi envers les communautés Chinoise et chrétienne.

L’imminence de l’indépendance du Timor Oriental amplifia encore le phénomène de frustration d’un peuple dont les décisions économiques et politiques semblaient lui échapper.

C’est dans ce climat que je retournais là-bas cette même année. Le tourisme avait quasiment disparu et la misère gagnait du terrain. Plus je m’approchais du Timor, plus la méfiance voire l’hostilité à mon égard se manifestait. Ce voyage fut assez éprouvant.

Mon dernier voyage remonte à 2005 sur la plus grande île de l’archipel, Sumatra.

Contrairement à Java très peuplée, Sumatra est encore recouverte en grande partie par la jungle.

Les routes sont rudimentaires pour la plupart et les trajets interminables.

La flore et la faune restent uniques en leur genre avec encore quelques tigres. L’accueil a été très amical. Muni de mon appareil je parcourais différentes régions de cette vaste île pour immortaliser quelques fractions de seconde de leur vie. Photos du travail quotidien des dockers, d’ouvriers agricoles.

Scènes de la vie quotidienne le jour de la fête de l’indépendance, chez une famille de paysans, dans un camp de déplacés. La photo à été pour moi un moyen de communiquer avec ces personnes, de partager des moments ou l’appareil devient le vecteur d’une rencontre, d’une amitié éphémère.

Qu’ils acceptent cette « intrusion » n’a pas toujours été chose simple, mais la maîtrise -toute relative- de la langue simplifia considérablement les approches.

Surtout, je n’ai jamais cherché à photographier à tout prix au "risque" de déranger. Au contraire, j’ai toujours essayé d’expliquer ma démarche comme un témoignage, un regard sincère que je porte sur eux.

(Texte écrit en 2005 dans le cadre de la journée de l'océan Indien, Aubervilliers)

Quelques photos datent de mon dernier voyage en 2014.

 

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